Monday 9 July 2018

Bilan de la Première Année IEF

For the version in English, click here.

Un peu par accident et un peu par enthousiasme, cette année s’est trouvée être notre première année d’école à la maison (ou IEF, comme disent les Français du milieu). 

A l’origine j’avais seulement l’intention d‘expérimenter avec des activités très simples, plus pour me rendre compte des difficultés d’enseigner tout en s’occupant des enfants et de la maison que parce que je pensais qu’il y avait un réel besoin. Mais vers Noël, Jude commençait à apprendre à déchiffrer tout seul, donc on a décidé de sauter le pas vers du plus formel. On a aussi remarqué que de lui faire utiliser ses petites cellules grises un peu plus intensément avait un effet merveilleux sur son comportement.

Comme vous le remarquerez dans les détails qui suivent (et comme je l’ai déjà mentionné ailleurs), Jude ADORE les cahiers d’activités, mais il a plus de mal avec les activités purement créatives – il a un côté très perfectionniste, donc il résiste souvent aux tâches « ouvertes ». Mon plan de départ incluait une espèce de vision chimérique de créations spontanées, suivant nos inspirations du moment (probablement avec des fleurs partout, des oiseaux qui chantent, et une maman qui n’émet rien d’autre qu’un rire cristallin quand son rejeton chéri met de la peinture partout en plein élan créatif). Comme il se trouve que la maman au rire cristallin, en fait, ce n’est pas moi, bizarrement, ça ne s’est pas passé comme ça. Après pas mal d’essais, on a fini par trouver un système qui fonctionne assez bien. On a donc deux « Temps » IEF dans la journée, Morning Time, plus informel, et LEALM (L’Ecole A La Maison) l’après-midi pour faire les choses un peu plus difficiles.



Ma vue depuis le canapé quand on fait Morning Time


Pour Morning Time, Gabriel participe, on allume des bougies (TRES important pour les garçons, les bougies) on lit la Bible et on prie. Ensuite on récite les poèmes qu’on a appris, on avance un (tout petit) peu sur celui qu’on est en train d’apprendre, puis on lit ceux qui nous amusent dans ce livre fabuleux (si quelqu’un a envie de créer un équivalent français, je suis preneuse). Enfin on lit autant de livres que possible. Parfois Jude nous lit un petit texte lui aussi, mais en général je ne force pas trop.

L’après-midi c’est juste Jude (Gabriel est soit en train de faire la sieste, soit de profiter du libre accès au petit train).

Au début de l’année, je ne pensais faire que de la préparation à l’écriture (méthode Dumont, ici, et ici), travailler un peu sur la compréhension des quantités (avec ça, un boulier et quelques ressources ad hoc) et faire quelques cahiers d’activités tous simples. Mais Jude s’est assez rapidement ennuyé donc on a cherché à approfondir. Ma cousine chérie (coucou Meige!) nous a conseillé la méthode Boscher (ici) et nous a même envoyé le livre, parce que c’est vraiment une cousine fantastique, et ça a très bien marché. On a presque fini le livre (je fais exprès de bien prendre mon temps) et donc maintenant on complète avec des petits livres pour lecteurs débutants que Jude est tout fier de lire tout seul (ceux-ci sont très bien faits, pour ceux que ça intéresse).


Au niveau de l’apprentissage de l’écriture, pour le moment je me concentre sur la motricité fine et la « gestion de l’espace graphique » (comme dit madame Dumont) mais Jude adore essayer de former des mots tout seul (il utilise souvent les phonèmes français pour retranscrire des mots anglais, ce qui donne des résultats assez fascinants). Mais là je le laisse entièrement faire et je n’interviens que pour déchiffrer ce qu’il me présente, tout fier (même si c’est souvent quand j’ai déjà Mathilde dans un bras et le déjeuner dans l’autre) et le féliciter.


Challenge déchiffrage! 
Au niveau mathématiques, on a d’abord fait un trop gros saut en passant des cahiers basiques et trop faciles à la méthode Singapour (ici). Si les opérations étaient très faisables, la partie langage (qui est cruciale dans cette méthode), dépassait complètement son niveau de maturité, donc on est revenus aux cahiers (celui-ci a été de loin le préféré, très bien fait et juste la bonne quantité de challenge). J’ai récemment trouvé un compromis entre les deux (ici) qui est prometteur.

Simon ajoute ses propres exercices quand il a le temps (pas très souvent, donc), ne serait-ce que pour que Jude soit aussi à l’aise avec les termes anglais et français.


En ce qui concerne le reste, nous aimerions beaucoup inclure un peu plus d’éveil musical, mais vu que le musicien de la famille est aussi un junior doctor surbooké, on n’a pas encore réussi à trouver un bon système.



Matmi est prête !


On apprend aussi des poèmes, en alternant un anglais et un français et en allant tout doucement (on en est seulement à notre quatrième de l’année) parce qu’il n’est jamais trop tôt pour se remplir la tête de mots fabuleux. Les garçons adorent monter sur la table pour les réciter (ou les chanter). Jusqu’ici nous avons fait :


  • The Friendly Cow – R.L. Stevenson
  • La Grenouille qui Voulait se Faire aussi Grosse que le Bœuf – J. de la Fontaine
  • I Wandered Lonely as a Cloud – W. Wordsworth
  • Acte 5 Scène 6, dernière tirade, Cyrano de Bergerac – E. Rostand



Sinon nous faisons partie d’un groupe chapelet pour les mamans/éveil à la foi pour les enfants (un groupe qui a donc besoin d’un nom plus simple) où nous organisons des activités (plus ou moins) hebdomadaires qui suivent l’année liturgique. Un autre de nos groupes reprend le concept des « Nature Walks » encouragées par Charlotte Mason avec d’autres familles IEF et encourage les enfants à s’intéresser à leur environnement. Et puis, comme tout le monde, ils coupent, collent, dessinent, colorient, font du vélo et se roulent dans la boue.

Et ils aident a la maison



Globalement, je suis contente de m’être lancée même si c’est un peu tôt et que certains jours je me demande pourquoi je fais déjà tout ça (la réponse? et bien en fait je ne suis pas la maman relax au rire cristallin et avec des fleurs dans les cheveux et que ça ne sert à rien de prétendre le contraire). Je ne sais pas si on fera la même chose pour Gabriel ou si on attendra plus longtemps, peut-être qu’il bénéficiera du fait que je saurai un peu plus à quoi m’attendre et que je serai du coup (quand même un peu) plus zen. On verra comment les choses évoluent et si il est demandeur.



1 comment: