Due to popular demand (from my mum) some of the posts have been translated into French. They have no additional content, but feel free to practise your French!
À mon arrivée en Angleterre, j’ai eu la chance d’emménager
dans une collocation avec des gens adorables (que je n’avais jamais rencontré
auparavant, mais j’en reparlerai une autre fois). Ils m’ont présentée à leurs
amis, m’emmenaient avec eux quand ils sortaient et ont organisé mon
anniversaire (qui était pourtant juste après mon emménagement, quand ils me
connaissaient à peine). En
gros, ils ont fait tout ce qu’il était possible de faire pour qu’une étrangère
isolée se sente bienvenue.
L’apprentissage à quand même été dur.
Je parlais anglais sans difficulté, donc la compréhension
n’était pas un problème, mais certaines choses sont plus subtiles que leur sens
dans le dictionnaire. (Enfin presque, j’ai quand même attendu plusieurs
semaines avant de prendre mon courage à deux mains et de simplement DEMANDER à
mon colloc ce qu’il criait en passant la porte à chaque fois qu’il rentrait – la
réponse? « ‘ey up », « salut » en patois du Nord).
Le thé, par exemple, a posé un problème.
On sait très bien que les Britanniques aiment leur thé (même
si on n’a en fait aucune idée à quel point, avant d’emménager avec certains d’entre
eux). J’étais donc
preparée à en boire beaucoup.
Et, en effet, à chaque fois que je croisais quelqu’un
dans la cuisine, ça ne ratait pas, on me proposait « un petit thé? » J’étais
très touchée, parce que dans mon esprit de française, c’était l’équivalent de
proposer « on se pose et on papote? » Je disais donc oui, et je me
dépêchais de faire ce que j’étais descendue faire, puis je retournais dans la
cuisine pour qu’on se boive ce thé.
Mais invariablement, je ne trouvais qu’un pauvre petit
mug de thé abandonné, et pas de colloc.
Petit thé abandonné |
Ça me surprenait un peu, et je m’inquiétais d’avoir
commis un faux pas en osant partir 3 secondes après qu’on m’ait proposé un thé.
J’ai donc essayé dans l’autre sens, pour voir si ça marchait mieux. Je leur
proposais « un petit thé », mais eux aussi, ils acceptaient, partaient, revenaient,
puis repartaient aussitôt, mug en main. Le
mystère s’épaississait.
Au bout de quelques mois, j’ai enfin compris.
Pour la plupart des Britanniques, le thé est une
necessité vitale. Ils leur en faut une dose à intervalles réguliers pendant la
journée. Du coup, quand ils vous proposent « un petit thé ? », ils
ne pensent pas à s’assoir et à discuter. Non,
non, non! S’ils s’arrêtaient à chaque fois qu’ils prennent un thé,
ils ne feraient rien de la journée ! Offrir un thé pour eux, c’est l’équivalent
de proposer: « je monte le chauffage? » ou « tu es clairement en
train de t’étouffer, tu veux que je te fasse la manœuvre de Heimlich, histoire
que tu meures pas? »
Tout ce qu’ils font c’est s’assurer du bien-être commun. Ils
sont prêts à vous aider à subvenir à vos besoins naturels, mais ils n’imaginent
pas que vous ayez besoin d'aide pour le boire. Ce serait ridicule.
Ils pleureraient s’ils s’appercevaient de la quantité de
thé que j’ai vidé dans l’évier avant de comprendre.
Parce que, vous voyez, chers Anglais, pour moi le thé ne
me viens en tête que dans un de ces deux cas :
- - C’est l’heure du petit déjeuner
- - Quelqu’un est arrivé chez moi, et il faut bien combler les premières minutes inconfortables avant que je trouve un sujet de conversation.
Après six
ans, je n’ai toujours pas acquis le réflexe de me dire de temps en temps et
sans raison appparente : “Ouuh, je sais ce qui me ferait du bien, là maintenant,
tout de suite: une bonne tasse de thé fumante!”
Incompréhensible, je sais. Je suis désolée. C’est parce
que je suis de l’Étranger.
le High Tea par contre... Miam miam miam |
No comments:
Post a Comment